Le pétrole et le charbon ont encore compté pour près de 60% de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2015. (©Connaissance des Énergies)
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié la semaine dernière l’édition 2017 de ses « Key World Energy Statistics ». Cette publication annuelle regroupe toutes les grandes données relatives à l’énergie au niveau mondial.
Les énergies fossiles toujours omniprésentes dans le mix mondial
La consommation mondiale d’énergie primaire a encore reposé à 81,4% sur les énergies fossiles en 2015 selon les dernières données de l’AIE. En 1973, cette part atteignait 86,7% (dont 46,2% pour le seul pétrole) et les énergies décarbonées ont ainsi légèrement progressé dans le mix énergétique mondial.
Notons que les productions mondiales de gaz naturel et de charbon ont respectivement triplé et plus que doublé depuis 1973. Les émissions mondiales de CO2 relatives à la combustion d’énergie ont pour leur part doublé durant cette période.
Pour rappel, les travaux du GIEC indiquent qu’il faudrait réduire les émissions mondiales de l’ensemble des gaz à effet de serre de 40% à 70% d’ici à 2050 (par rapport au niveau de 2010) pour espérer atteindre l’objectif de l’Accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement climatique « nettement en dessous » de 2°C d’ici à 2100(1).
Une part croissante d’électricité… de plus en plus décarbonée
L’électricité a compté pour 18,5% de la consommation finale d’énergie dans le monde en 2015 (contre 9,4% en 1973). Le mix de la production électrique mondiale reste encore largement dominé par le charbon (39,3% de la production mondiale en 2015), pourtant montré du doigt pour les fortes émissions de gaz à effet de serre associées à sa combustion.
Les énergies décarbonées progressent rapidement dans le mix électrique mais elles restent pour l’heure minoritaires dans ce mix (33,7% de la production mondiale). L’hydroélectricité a en particulier produit 3 978 TWh dans le monde en 2015 (16% du mix), soit davantage que les productions nucléaire (2 571 TWh en 2015), éolienne (838 TWh en 2015) et photovoltaïque (247 TWh en 2015) réunies.
Énergie : des inégalités importantes entre les différentes régions du monde
A la fin de sa publication, l’AIE délivre une série d’indicateurs pour chaque pays en 2015 (production et consommation d’énergie, émissions de CO2, etc.), en rapportant ces données à la population. Cet état des lieux rappelle les grandes disparités énergétiques d’un pays à un autre en matière de consommation énergétique. Un Africain a en moyenne consommé 0,66 tep en 2015, soit 6 fois moins que la moyenne des habitants de pays de l’OCDE(2) (4,12 tep en 2015).
L’AIE rappelle par ailleurs ses projections de l’évolution de la consommation mondiale d’énergie finale. Cette dernière a atteint 9 384 Mtep en 2015 et pourrait augmenter d’un tiers à l’horizon 2040 (12 538 Mtep) selon le scénario « New Policies » de l’AIE (basée sur les politiques actuellement envisagées). Pour suivre la trajectoire des « 2°C » de l’Accord de Paris, la consommation mondiale d’énergie finale devrait se limiter à 10 706 Mtep en 2040 selon l’AIE (scénario « 450 »).
Sources / Notes
- Par rapport à la température de l’ère préindustrielle.
- Organisation de coopération et de développement économiques.