Chiffres clés
Le secteur des transports représente 33 % de la consommation d’énergie finale en France en 2015, contre 29 % en 1990. Il est également le principal émetteur de C02, avec 39 % des émissions totales de GES (hors UTCF).
En 2015, la route représente plus de 80 % des consommations de ce secteur, suivi de l’aérien (15 %), du ferroviaire (~2 %) et de la navigation intérieure (0,4 %).
Les voitures représentent plus de 61 % des consommations du transport routier, devant les véhicules utilitaires légers (20 %), les camions (14 %), les bus et autocars (4 %) et les deux-roues (1,5 %).
Un contexte législatif volontaire
La loi du 12 juillet 2010 portant Engagement National pour l’Environnement (ENE) prévoit la création d’infrastructures de transport, dont 1 500 kms de lignes de transport collectifs urbains (hors Ile-de-France), l’extension du réseau de lignes à grande vitesse, le développement des transports collectifs en site propre (TCSP) ainsi que l’amélioration de l’inter-modalité. Les modes de transport « doux » et nouveaux services à la mobilité sont également mis en avant (vélo, marche, auto-partage, covoiturage, plans de mobilité). La loi ouvre aussi la possibilité de péages urbains pour les agglomérations de plus de 300 000 habitants disposant de plans de déplacement urbains.
Les transports de marchandises
L’objectif est d’augmenter à 25 % la part du non routier et du non aérien d’ici 2020. Comment ? En développant des autoroutes maritimes et ferroviaires, en instaurant une écotaxe kilométrique pour les poids lourds sur le réseau routier national non concédé, en améliorant les performances environnementales du fret routier (réduction de la vitesse de 10 km/h, péage sans arrêt, éco-conduite). Les transporteurs ont désormais l’obligation d’afficher les émissions de CO2 liées à leurs prestations. Ils peuvent par ailleurs conclure des engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 via la charte « Objectif CO2 : les transports s’engagent ».
Les transports routiers
La croissance des consommations du transport routier s’est nettement ralentie depuis 2000 et a été plus lente que celle du PIB. Sur la période 2008-2015, la consommation du transport routier a même décru de 3 %/an à cause d’une forte augmentation des prix des carburants (plus de 12 %/an en 2010 et 2011), d’un contexte économique plus fragile, mais également de l’impact des mesures pour l’efficacité énergétique des modes de transport et ce, malgré un regain de consommation observé en 2015. La loi ENE veut réduire de 20 % les émissions actuelles de l’ensemble du secteur d’ici à 2020 (soit revenir au niveau de 1990).
Les véhicules particuliers
Depuis 2006, l’étiquette énergie/CO2 est apposée sur tous les véhicules destinés à la vente ou en crédit-bail, afin d’informer sur la consommation de carburant et les émissions de CO2 et orienter le choix des consommateurs. Depuis novembre 2012, un étiquetage est également obligatoire en France pour les pneumatiques. La France a aussi opté pour un système de bonus/malus écologique en 2015 : il récompense les acquéreurs de voitures neuves émettant le moins de CO2. Le bonus va de 6 300 € à 6 000 € pour les véhicules neufs électriques ou hybrides émettant moins de 20g CO2 par km (barème 2016). Et le malus va de 50 à 10 000 € pour un véhicule émettant plus de 126g de CO2/km.
Depuis le 1er janvier 2017, les véhicules à 2 ou 3 roues et les quadricyles électriques d’une puissance moteur supérieure ou égale à 3 kW peuvent également bénéficier d’un bonus. Pour être éligibles, ces véhicules ne devront pas utiliser de batterie au plomb. Le montant de l’aide pourra atteindre 1000 € selon les caractéristiques du véhicule.
En rajoutant la prime à la conversion d’un véhicule diesel, qui est passé de 3 700 à 4 000 €, le bonus écologique peut donc représenter jusqu’à 10 000 €.
Avec 109 g de CO2 par km en 2016, notre pays a déjà atteint l’objectif de la directive européenne imposant aux constructeurs de ramener la moyenne des émissions spécifiques de CO2 des voitures neuves à 130 g de CO2 par km en 2015. La France va devoir, néanmoins, poursuivre ses efforts pour atteindre l’objectif de 95g de CO2/km visé en 2020. Le déploiement des véhicules bas carbone et le développement de nouveaux modes de mobilité devraient contribuer à l’atteinte de cet objectif.
Les efforts de la France ne se limitent pas aux véhicules neufs, puisque depuis 2006 est également appliquée une surtaxe sur l’immatriculation des véhicules d’occasion visant à pénaliser les véhicules les plus polluants.
De nouveaux services de mobilité
Dans la logique des mesures induites par la loi Engagement National pour l’Environnement (ENE), de nouveaux services de mobilité tels que le covoiturage ou l’autopartage se sont développés. Le service de locations en libre-service connaît une forte croissance dans certaines villes comme Paris avec 18 millions de locations effectués depuis le lancement du service.