La Métropole déclare l’état d’urgence climatique sur son territoire et rejoint la campagne mondiale « Cities Race to Zéro ».
Cinq ans après l’Accord de Paris et suite à l’appel du Secrétaire général de l’ONU, à l’occasion du sommet du 23 septembre 2019, le Conseil métropolitain déclare l’état d’urgence climatique sur son territoire. La Métropole fait ainsi le choix d’être à l’avant-garde de la transition sociale-écologique et rejoint la campagne mondiale « Cities Race to Zero » en signant la Déclaration de Paris. Face au défi climatique, la Métropole Rouen Normandie, consciente de ses responsabilités, se fixe l’ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 en révisant et renforçant massivement son action et les objectifs stratégiques de son PCAET.
Lors du sommet organisé à l’occasion des cinq ans de l’Accord de Paris sur le Climat (Climate Ambition Summit -12 décembre 2020), le Secrétaire général de l’ONU Antonio Gutteres a appelé le monde à « déclarer l’état d’urgence climatique jusqu’à ce que la neutralité carbone soit atteinte ». Pour Antonio Gutteres, la crise sanitaire du COVID est « l’occasion de mettre nos économies et nos sociétés sur une voie verte : si nous ne changeons pas de cap, nous pourrions nous diriger vers une augmentation catastrophique de la température de plus de 3 degrés au cours de ce siècle ». Ainsi, l’objectif des Nations Unies pour 2021 est de former une coalition mondiale pour la neutralité carbone d’ici 2050. L’organisation estime que, pour faire de cette promesse une réalité, il est nécessaire de diminuer les émissions mondiales de 45% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010.
L’ONU appelle ainsi « chaque pays, chaque ville, chaque institution financière et chaque entreprise », ainsi que les principaux secteurs émetteurs, tels que le transport maritime, l’aviation et l’industrie, à adopter des plans pour atteindre un niveau d’émission net zéro d’ici 2050 en fixant des objectifs clairs à court terme, rappelant que « l’action en faveur du climat peut être le catalyseur de millions de nouveaux emplois, que la technologie est de notre côté et que les énergies renouvelables sont de moins en moins chères chaque jour ».
Défi industriel en Vallée de Seine, défi fluvial et ferroviaire, défi d’attractivité et de rebond un an après l’incendie du 26 septembre 2019, et bien sûr défi de solidarité à l’égard des entreprises et foyers fragilisés par la crise sanitaire… La transition sociale et écologique est déjà au coeur des objectifs stratégiques de la Métropole Rouen Normandie. Malgré tout, les récents travaux du GIEC local sur la ressource en eau, l’aménagement du territoire et les risques épidémiologiques, en renforcent l’urgence et l’acuité. Les effets du changement climatique sont déjà mesurables sur notre Métropole et les projections à 80 ans sont particulièrement alarmantes : Elévation des températures et du nombre de jours de forte chaleur impactant zones urbaines et naturelles, diminution de la ressource en eaux superficielles et souterraines, émergence de nouveaux risques tels que les feux de forêts, inondations plus fréquentes touchant zones habitées et sites industriels en bord de Seine…).
Déjà en 2019, à l’occasion de l’adoption de son Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET), la Métropole s’était fixée de fortes orientations :
- Devenir territoire 100% énergies renouvelables en 2050
- Rénover l’ensemble du parc immobilier public et privé d’ici 2050,
- Réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80% par rapport,
- Réduire sa consommation d’énergie de 50%
- Multiplier par 2,5 sa production d’énergie renouvelable locale.
Aujourd’hui, nous travaillons à l’accélération et à la traduction concrète de ces objectifs :
- Avancement à 2040 de notre objectif Territoire 100% énergies renouvelables,
- Décarbonation de la mobilité (renouvellement des bus, modes actifs, ZFE-m…),
- Création, dès 2021, d’un service public de la transition énergétique puis d’une SEM locale dédiée à l’investissement dans les énergies renouvelables (EnR).
- Concrétisation de projets d’EnR notamment dans le domaine du solaire photovoltaïque, de l’hydrogène bas carbone et de la valorisation énergétique des biodéchets
- Création, dès 2021, d’un service public de la transition énergétique, puis d’une SEM locale dédiée à l’investissement dans les Renouvelables
- Accompagnement des initiatives de renaturation des communes
- Poursuite de l’extension des réseaux de chaleur urbains et dimensionnement du premier réseau de chaleur fatale industrielle du territoire
- Renforcement de nos coopérations avec les acteurs industrielles, portuaires ainsi qu’avec le SMEDAR pour développer de nouvelles synergies nécessaires à la transition,
A travers ces différents projets, la transition est au coeur de la mandature 2020-2026. Nous y ajoutons des éléments de méthode et d’adaptation des périmètres : développement des coopérations interterritoriales pour travailler les projets d’énergétiques renouvelables et d’agriculture locale, entrée au réseau des territoires à énergie positive (TEPOS), accompagnement de la labellisation Cit’ergie des communes, évaluation des budgets de la Métropole au regard du climat, en nous appuyant sur les travaux d’I4C et du WWF…
Ces orientations se traduiront d’ici 2030 par la rénovation de 45 000 logements, soit 20% du parc, par le verdissement des réseaux de chaleur avec plus de 80% de l’énergie produite à partir d’énergie renouvelable (cela représente une multiplication par 3.5 de la production d’EnR&R au sein des réseaux de chaleur en 17 ans), l’évolution de nos déplacements avec un déplacement sur deux en mode alternatif à la voiture particulière (marche à pied, vélo, transport en commun)…
Face au défi climatique, la Métropole Rouen Normandie, consciente de ses responsabilités, fait siens les objectifs des Nations-Unies pour la neutralité carbone d’ici 2050. Ce faisant, elle accepte d’interroger, modifier et renforcer ses dispositifs pour s’inscrire dans cet objectif d’intérêt mondial et de faire de celui-ci un outil de mesure des politiques qu’elle met en oeuvre.
C’est avec ce rêve de faire de notre territoire un leader de la transition qu’il est proposé au Conseil métropolitain de déclarer l’état d’urgence climatique sur le territoire et de s’inscrire à l’avant-garde de la dynamique lancée par les Nations-Unies pour la sauvegarde de la planète en rejoignant les territoires d’ores et déjà engagés dans cette mobilisation capitale.
Adhésion à la campagne mondiale « Cities Race to Zero »
Dans ce cadre du 5ème anniversaire de l’Accord de Paris sur le Climat (COP21), les Nations Unies ont créé « Race to Zero » (Objectif Zéro) : il s’agit d’une campagne mondiale visant à rallier les entreprises, les villes, les régions et les investisseurs, soit la plus grande alliance mise en place à ce jour pour la transition écologique, en faveur d’une reprise saine, résiliente et sans carbone, qui prévienne les menaces futures, créé des emplois décents et débloque une croissance durable et inclusive. Elle mobilise une coalition d’initiatives « zéro carbone » de premier plan, représentant 449 villes, 21 régions, 992 entreprises, 38 des plus grands investisseurs et 505 universités. « Race To Zero » mobilise des acteurs extérieurs aux gouvernements nationaux pour rejoindre l’Alliance pour l’ambition climatique, qui a été lancée lors du sommet de l’action pour le climat 2019.