Le président chinois, Xi Jinping, lors d’une visioconférence avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, le 16 avril 2021 à Pékin. FLORENCE LO / REUTERS
Xi Jinping va ratifier l’amendement de Kigali au protocole de Montréal, qui prévoit une diminution de la production et consommation de HFC de 85 % d’ici à 2047.
C’est une annonce passée relativement inaperçue mais qui s’avère pourtant cruciale pour le climat. Vendredi 16 avril, la Chine s’est engagée à éliminer les hydrofluorocarbures (HFC), des gaz à effet de serre jusqu’à 15 000 fois plus puissant que le CO2. L’annonce, faite par le président Xi Jinping à l’issue d’un entretien avec le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, signe le début de la fin de ces super polluants.
Les HFC, principalement utilisés comme réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs, sont un problème qui en remplace un autre. Ils ont massivement été utilisés pour se substituer à d’autres gaz – chlorofluorocarbures (CFC) et hydrochlorofluorocarbures (HCFC) –, responsables de la destruction de la couche d’ozone et à ce titre interdits par le protocole de Montréal, un traité international signé en 1987.
Mais les HFC se sont révélés de redoutables contributeurs au réchauffement climatique. En octobre 2016, un accord mondial, l’amendement de Kigali au protocole de Montréal, prévoit une diminution de la production et consommation de HFC de 85 % d’ici à 2047. Ratifié par 119 pays, il ne l’était pas encore par la Chine, qui produit 70 % des climatiseurs dans le monde et émet la majorité des gaz HFC.
« Effet d’entraînement »
L’annonce de Xi Jinping de la ratification de l’amendement de Kigali« va changer la donne pour le climat », se félicite Maxime Beaugrand, directrice du bureau de Paris de l’Institut pour la gouvernance et le développement durable. « Cela devrait avoir un effet d’entraînement : on espère désormais que l’Inde, le plus gros consommateur de climatiseurs, s’engage à faire de même, avant une ratification universelle. »