La ville de Bois-Guillaume a lancé un appel à projet pour l’installation d’un projet agricole en production biologique, sur le secteur des Rouges-Terres. La remise du terrain au candidat retenu est prévue pour le 16 novembre.
« Dans les années 70-80, près de 70 % de la nourriture consommée dans la métropole venait de la localité. Aujourd’hui, on doit être à 4 %. » Le constat effectué par Philippe Caillé, premier adjoint chargé de la transition écologique à la mairie de Bois-Guillaume, est saisissant. La métropole rouennaise est loin, très loin de l’indépendance alimentaire.
Pour inverser cette tendance, la Ville de Bois-Guillaume a lancé un appel à candidatures pour créer, gérer et animer une ferme urbaine au nord-est de la ville : « Elle devra contribuer à la résilience alimentaire, préserver cet espace naturel en le transformant en terre agricole et créer du lien entre les habitants et le monde rural », explique Philippe Caillé.
Trois critères pour candidater
Pour s’installer sur le terreau de 3,2 hectares qui appartient à la commune, entre la rue Herbeuse et le lycée Rey, les candidats doivent répondre à trois critères, détaillés par le premier adjoint : le projet doit être en agriculture biologique, il doit être solide, « c’est quelqu’un qui devra vivre de son exploitation, il ne sera pas un employé de la mairie », et il doit être trouvé vers la ville, « faire de la vente directe ou aux commerces, restaurants et cantines de la commune, organiser des activités de découverte pour les habitants ».
» C’est quelqu’un qui devra vivre de son exploitation […] faire de la vente, organiser des activités découvertes «
Philippe Caillé
Ce nouveau projet intéresse notamment les agriculteurs locaux. À la ferme Saint Aignan, Baptiste Méguard se réjouit de la création d’une nouvelle ferme urbaine : « C’est toujours important de produire à proximité des consommateurs. Et justement, il se trouve que l’on arrive à saturation de notre espace de production ici, donc on est attentifs à toute possibilité de s’étendre, même si je n’ai pas encore étudié ce dossier. »
Karen Yvan, coordinatrice pour l’association Le Champ des possibles, salue également cette initiative: « On est toujours heureux d’apprendre qu’il y a des initiatives qui vont dans ce sens-là. Mais on ne va pas candidature parce que l’on vient de s’installer en mars à la ferme des Bruyères. Avec notre site de Repainville en plus, on a déjà fore à faire ! » Au sein de la Métropole, on voit cette initiative comme une étape dans un projet plus global, comme l’explique Yver Soret, agriculteur bio et délégué à l’alimentation et aux circuits courts au sein du bureau de la Métropole : « L’objectif c’est d’avoir 50 % des terres agricoles du territoire en bio d’ici 2030. Aujourd’hui, on est à 2,9 %. Les projets de résilience alimentaire doivent être bio, parce qu’il faut protéger les ressources en eau de la métropole on ne peut pas produire de manière chimique parce que ça dégraderait ces ressources. »
La métropole veut attirer de jeunes maraîchers
Ce projet de ferme urbaine n’est pas le seul projet agricole dans les tuyaux pour la métropole, comme l’explique Yves Soret, agriculteur bio et membre du bureau de la Métropole délégué à l’alimentation et au circuits courts. « On a moins de dix maraîchers dans la métropole, il faut absolument attirer des jeunes. C’est pourquoi nous allons créer des espaces tests, notamment à Bois-Guillaume. L’objectif c’est d’en créer trois d’ici début 2021. »
Ces endroits permettront à des jeunes qui souhaitent se lancer dans cette activité de bénéficier d’un espace pendant deux ou trois ans, avec une couverture sociale et administrative, pour de la production maraîchère. « Et ensuite, l’idée c’est qu’ils installent leurs propres fermes dans la métropole », ajoute Yves Soret. « On veut créer comme pépinière d’entreprises mais pour les jeunes agriculteurs », compare Philippe Caillé, adjoint au maire de Bois-Guillaume.
L’apple à projets de Bois-Guillaume sera clôturer le 12 octobre, avec une remise du terrain au candidat vainqueur à partir du 16 novembre.
Aurélien wlachet pour Paris-Normandie