Sixième rapport du GIEC – Les points clés.

Sixième rapport du GIEC – Les points clés.

Pour simplifier la compréhension de ce rapport très technique, Libération propose un article reprenant les points majeurs.

Le dernier rapport du GIEC publié cette année – 2023 – est consultable sur le site officiel : AR6 Synthesis Report: Climate Change 2023 — IPCC

Gueule d’Atmosphère

Article publié sur Libération par Margaux Lacroux

Les points clés du rapport du Giec : responsabilité de l’homme, vers un monde à + 2,7°, besoins de financements…

Ce lundi, les experts de l’ONU dévoilent une synthèse des connaissances sur le changement climatique et appellent à une action urgente. Ce «guide de survie pour l’humanité» détaille les leviers d’une transformation des sociétés et de l’économie, combinant atténuation des émissions de gaz à effet de serre et adaptation au réchauffement.

Huit années de travail, six rapports et une dernière ligne droite houleuse. Avec deux jours de retard et après de courtes nuits, les experts climat de l’ONU, réunis à Interlaken (Suisse) depuis la semaine dernière, ont dévoilé ce lundi la synthèse des travaux réalisés depuis 2015 au cours de leur sixième cycle d’évaluation. Ce rapport, très riche, met à jour l’état de la science sur le changement climatique. Il s’accompagne d’une «synthèse de la synthèse» : un résumé de 37 pages à l’attention des décideurs, c’est-à-dire des élites politico-économiques mondiales.

La nécessité d’agir le plus rapidement possible est au cœur du message du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) : les solutions sont déjà à notre disposition pour éviter le chaos climatique, mais les flux financiers qui doivent y être consacrés sont loin d’être à la hauteur, affirment en substance les auteurs. De nombreux fossés restent à combler. Plutôt que d’insister sur les souffrances qui nous attendent sans sursaut immédiat, le Giec s’applique à détailler les leviers et les bénéfices d’une transformation profonde, avec le souci de ne pas accroître les inégalités.

1. L’homme est «sans équivoque» la cause du changement climatique

Pour l’heure, l’humanité court à sa perte. Le Giec rappelle que les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent à augmenter, boostées par la «combustion d’énergies fossiles et les procédés industriels». En conséquence, le réchauffement climatique est aujourd’hui de +1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle (1850-1900) et les activités humaines en sont «sans équivoque» la cause. C’est la première fois que cette certitude figure dans une synthèse du Giec, ce qui revêt une importance historique aux yeux de nombreux chercheurs. Nos «modes de vie et modèles de consommation et de production» non durables sont notamment pointés du doigt.

Aujourd’hui, les changements du climat sont déjà «étendus et rapides» à la fois dans l’atmosphère, les océans et sur terre. Ils sont manifestes «dans toutes les régions du monde» : événements extrêmes (canicules, pluies diluviennes, sécheresses, feux…) plus fréquents, élévation du niveau des mers, réchauffement et acidification des océans ou encore fonte des glaces et dégel du permafrost (parties du sol dans les hautes latitudes qui ne dégelaient jamais).

2. Nous nous dirigeons actuellement vers un monde à +2,7 °C d’ici à la fin du siècle

Les conséquences vont «continuer à s’intensifier» car la température grimpera au moins jusqu’en 2040. Et après ? Tout «dépend des choix actuels et à court terme», répond le Giec. Dans le pire des scénarios, la planète sera 4,4°C plus chaude à la fin du siècle ; dans le meilleur, la température se stabilisera un peu en dessous de +1,5°C. Tous scénarios confondus, de nombreux risques ont été revus à la hausse depuis 2014 et «les impacts à long terme sont jusqu’à plusieurs fois plus élevés que ceux actuellement observés». «En raison de l’élévation inévitable du niveau de la mer, les risques pour les écosystèmes côtiers, les personnes et les infrastructures continueront d’augmenter au-delà de 2100», ajoutent les scientifiques. Mais une hausse rapide du niveau de l’océan − de l’ordre d’1 mètre à la fin du siècle, contre 20 centimètres actuellement −, peut encore être évitée.

Compte tenu des engagements climatiques pris par les Etats, nous nous dirigeons vers un monde à +2,7 °C d’ici à la fin du siècle. Le 1,5°C devrait être dépassé d’ici 2035, voire à la fin de cette décennie dans le pire des scénarios.

3. Dépasser le moins possible les +1,5°C est vital

Chaque dixième de degré compte et, dans tous les cas, les efforts pour se préparer au monde de demain sont pour l’heure insuffisants, martèle le Giec. Car plus le réchauffement augmente, plus ses conséquences se font sentir et plus il est compliqué et coûteux de s’adapter. Au-delà de +1,5 °C, seuil que les Etats se sont engagés à ne pas (trop) dépasser dans l’accord de Paris, les effets en cascade deviennent plus compliqués à gérer. Les ressources en eau manqueraient dans les petites îles et les régions qui dépendent des glaciers, et la perte grandissante des écosystèmes et de leur biodiversité menacerait en premier lieu les peuples autochtones et amenuiserait les ressources alimentaires. Des puits de carbone comme l’océan et les forêts s’avéreraient, eux, progressivement moins efficaces. «Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé planétaire», avertit Hoesung Lee.

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